Arrivés à l’entrée de Pornic, on ne cherche pas à entrer dans le centre-ville où on perdrait du temps. On prend la première zone commerciale et on pointe dans le premier hôtel sur la droite : c’est une gentille famille qui le dirige, ils nous ont vus arriver... On discute un peu et Philippe a la même bonne idée que nous et nous rejoint. Il a dû voir nos vélos en plus… On ne traîne pas et on repart ensemble. Quel monde sur la route ! Nous récupérons le groupe de Cyclos Mayennais qui, lui, revient du centre-ville : ils se sont peut-être arrêté prendre un vrai repas, ou au minimum un sandwich… Nous restons tous ensemble sur la route principale entre Pornic et Bourgneuf-en-Retz, la route qui mène à l’unique qui rejoint Noirmoutier à travers les plats marais salants. Là, les vélos droits ne peuvent plus suivre : on roule en permanence entre 35 et 40 km/h avec le vent de dos… Ca circule sur la route et un nombre conséquent d’abrutis en voiture. Ca double n’importe comment… Pfff….On se fait souvent klaxonner de façon agressive. « BON SANG ! ON EST EN WEEK-END !!! ON SE DETEND !!!! MEEEERRRDEEE !!!!!! ».
Après avoir passé Beauvoir-sur-Mer, à l’approche de La Barre-de-Monts, on croise notre autre Sébastien « Sleibt » avec son p’tit vélo pliant !! Cool !! Il avait prévenu qu’il viendrait faire un petit tour dans le coin. Super !! Il n’a pas pris son vélomobile Strada, ça aurait été compliqué pour naviguer sur les pistes cyclables. =)
Du coup il a eu un peu de temps pour repérer les lieux et les passages pour aller sur l’île, puisqu’il faut aller pointer tout au bout : à Noirmoutier-en-l’île… L’île n’est vraiment pas faite pour des vélos de route qui veulent rouler vite, par contre, ils ont tout fait pour faire circuler les voitures bien comme il faut, sur une voie express en 2x2, interdite aux cycles et il n’y a même pas de voie parallèle correctement asphaltée pour nous : minable. On a pris des petits chemins, chercher par moments la voie à prendre, pas grand’chose d’indiqué… Grâce aux indications de Sleibt et du GPS de Seb, on trouve le chemin. Si ça n’avait tenu qu’à moi, j’aurais pris la voie express parce que ça me gonflait. D’ailleurs, c’est ce que certains groupes ont fait, non sans être tombés sur des tarés de la route (l’un d’entre eux, abruti d’automobiliste, leur a fait une queue de poisson, volontaire, s’est presque arrêté et un cycliste est tombé…).
On arrive enfin à Noirmoutier-en-l’île en ayant juste croisé le groupe des premiers du brevet, pas si en avance que ça =) : un petit coucou de la main… Et on pointe dans une enseigne la Mie Câline… Il est aux environs de 16h, on a 265km au compteur à peu près : j’ai très faim… Je me prends un genre de panini, un petit sandwich et une part de flan… Et la serveuse et très mignonne. =) Bonne pioche encore une fois !! =) On va manger sur un petit banc, en face… Moi, j’ai enlevé mes chaussures, j’ai les pieds qui chauffent et me font mal. Je marche par terre en chaussette, ça fait du bien.
Et c’est bon de manger !! Ca requinque. On ne prend pas le temps de visiter, de remonter à l’Eglise, pour prendre des photos, c’est dommage. Il y a des touristes, des voitures en quantités, mais ça n’est pas encore blindé comme en pleine saison… On a bien dû s’arrêter 25-30 minutes, le temps passe toujours très vite… On reprend les pistes cyclables et on croise le groupe des mayennais qui ont dû galérer sur les pistes cyclables aussi. Eux, ont dû pointer leur carnet de route dès le premier commerce car on les voit ensuite nous « doubler » sur la voie express presque en parallèle : ils filent vite avec le vent dans le dos et un bon bitume : sûr que ça va bien plus vite. On retrouve le pont et on dit au revoir à Sleibt, un grand merci pour sa compagnie et son aide !!
Désormais, ce sont encore des grands axes qui nous attendent avec du vent de travers : le comportement des automobilistes est encore pire que tout à l’heure. Ca fait bien longtemps que je ne me suis pas fait autant klaxonner et c’est loin d’être amical : on en a vraiment marre et c’est très énervant…
Au loin, encore une fois, c’est Philippe qu’on voit… ?!?!? Mais comment il a fait pour nous dépasser sur l’île ?? On ne l’a pas croisé pourtant… Il a dû prendre la voie express à l’aller et au retour et pointer dès l’entrée du bourg, comme le groupe des cyclos mayennais… On le redouble encore une fois : c’est un jeu de lièvre et de tortue =) ! Mes bidons sont presque vides quand on passe aux environs de Saint Gilles Croix de vie… A l’occasion d’un court arrêt, Seb me donne une partie de son eau pour aller jusqu’au prochain contrôle, dans 30 km. Avant Olonne sur Mer, on prend la mauvaise route, au choix… ET ça nous fait complètement éviter les Sables-d’Olonne qu’on contourne par le Nord sans nous raccourcir. Par contre, malheureusement, on prend une voie express en 2x2 voies à 2 reprises : une fois en côte et l’autre en descente…
La circulation a beaucoup faibli, le soleil a baissé dans le ciel et il est près de 20h quand on rejoint Talmont Saint Hilaire... Dans le bourg, on s’arrête dans une pizzeria « à emporter », débordée. On retrouve quelques-uns du groupe des premiers qui repart, dont notre compère peu causant. Et j’ai envie de prendre un petit dîner avant d’affronter la nuit : ça va être un Panini et un Coca pour Seb et moi. On profite du temps de préparation pour se débarbouiller un peu et remplir nos bidons. D’autres cyclos nous rejoignent : certains vont manger un peu, pour aller dormir dans un hôtel sur le chemin ensuite. On en sent un bon paquet bien émoussé alors qu’on en est qu’à 360 km. La voix se fait plus lente : l’énergie pour parler devient un trésor, je le sens bien aussi : je ne suis pas aussi vif. Et physiquement, si je n’avais pas Sébastien pour me servir de lièvre, je ne roulerais pas aussi vite. Je me demande un peu ce que je fais là : la nuit approche et je crains les moments où on va lutter contre le sommeil. Avec la chaleur, j’ai mal aux pieds : j’ai peur que mes tendinites d’il y a 2 ans se réveillent : bref, moments de doutes… Mais le point positif, c’est qu’il ne reste plus que 240 km et ça, en temps normal, je sais que e peux bâcler cette distance rapidement, ce n’est pas très long…
Philippe s’arrête pointer aussi mais repart presque aussitôt, on le recroisera plus tard =). On mange sous les remarques prétendument drôles de quelques clients avides de bières en canettes J’ai droit à des remarques quand je remplis mes bidons avec ma poudre de boisson énergétique : « Hé, c’est de la bonne ? Tu m’en files ? ». Et moi, je discute un peu avec un mec qui est venu chercher une pizza et qui me rappelle quelqu’un… En fait, il était dans le même lycée que moi… Je lui ai dit… J’ai pigé plus tard qu’il était aussi dans la même école d’ingénieur que moi, dans une autre promo !! Raison pour laquelle je m’en souvenais aussi bien : c’était le très bon pote de beuverie qu’un collègue de promo. Pfiouu, la mémoire me fait défaut quand même… Quelle catastrophe !